Journal de bord 2011

Les détails du voyage à Marrakech.

Article mis en ligne le 26 juin 2015
dernière modification le 7 février 2015

Lundi 5 décembre :

Après un départ discret du collège, la route vers l’aéroport s’est déroulée sans soucis. Les formalités d’embarquement ont été vite expédiées, le passage à la douane aussi, et c’est donc dans le nouvel aérogare que les cinéastes ont attendu leur vol. Un petit exercice d’évacuation plus tard, tous sur le tarmac et le vol pouvait commencer. Des OOOOH, et AAAH ont ponctué le décollage et ensuite tout s’est déroulé parfaitement. Le passage au dessus des Pyrénées a donné l’occasion de prendre de belles photos, Que dire du passage au dessus de Gibraltar, où chacun a pu voir à travers son hublot, d’un côté, l’Europe et de l’autre l’Afrique. Un atterrissage en douceur, des formalités douanières où nous avons eu l’impression d’être attendu et ça y est : Val d’Argent est au Maroc.

L’accueil à l’hôtel a été très sympathique, Momo le directeur des animations a tout de suite mis tout le monde dans le bain par sa bonne humeur. Quelques tajines plus tard, il est temps de se coucher car la journée de demain promet d’être excitante.

Mardi 6 décembre :

Quelle journée !!! Tout d’abord le somptueux petit déjeuner a donné des forces à tout le monde. Ensuite embarquement pour le Jardin Majorelle dans les grands taxis. Il faut s’habituer à la conduite marocaine, c’est très différent de la France. Une matinée placée sous le signe du bleu puisque ce jardin cher à Pierre Bergé et Yves St Laurent qui regorge de splendeurs tant végétales qu’architecturales est dominée par cette couleur bien connue des peintres. Un concours photo plus tard, il est temps de rentrer à l’hôtel à pied afin de s’imprégner de la ville. Un bon repas et la navette spéciale nous attend pour aller rencontrer les élèves du collège marocain avec lequel Val D’Argent est partenaire. Dans une salle toute fraîchement équipée, Caterina Tarasco, les enseignants et le directeur du collège nous accueille "en grandes pompes". Les collégiens marocains arrivent peu après et très vite les groupes se mélangent. Une première partie de l’après midi est consacrée au visionnage des différents produits réalisés par les deux établissements, puis vient le moment des "critiques" à prendre dans le sens cinématographique du terme. Enfin différentes questions sont abordées sur le pourquoi du comment (ou l’inverse !!) Enfin il est temps de se quitter, non sans la manifestation de l’accueil marocain avec le traditionnel thé à la menthe et les excellentes pâtisseries. Une demi heure plus tard, après une interview pour un reportage d’une TV marocaine (C’est Noémie et JP Montero qui s’y sont collés !!!), nous voici devant les marches du palais des Congrès, le saint des saints du festival. Nous sommes attendus, fiers avec nos accréditations spéciales et nous pénétrons dans l’antre. Des stars ? Que ce soit dehors ou dedans, il faut avoir un peu de chances. Certains en verront beaucoup, d’autres moins, certains à côté d’eux, d’autres dans les voitures officielles ou sur les marches, les premiers noms : Farida Benlyazid, Pierre Salvadori, Emir Kusturica, Jessica Chastain, Radu Mihailenau et Nicole Garcia. Même le frère du roi a été vu, son altesse royale Le prince Moulay Rachid.
Mais celui que nous venions voir était bien sur Roland Joffé, le célèbre réalisateur britannique des films, La Déchirure, Mission, La Cité de la Joie, Vatel et bien d’autres. Pendant pratiquement deux heures, cet homme exceptionnel a fait une leçon de cinéma , expliquant ses choix, relatant diverses anecdotes sur ses acteurs (De Niro, Irons, Depardieu, ) et surtout il nous a communiqué une passion peu commune et le tout avec un langage simple, clair. En ressortant du Palais, la montée des marches par différentes personnalités a occupé un moment, puis il a fallu rejoindre l’hôtel pour se nourrir avant de repartir pour la séance de 22h30 voir un film bulgare, au Cinéma Le Colisée que nos prédécesseurs connaissent bien. Sneakers, ce film a déclenché diverses réactions, mais surtout il a marqué la fin d’une journée fantastique.

Mercredi 7 décembre :

Les aventures continuent, avec un climat un peu particulier. Très froid la nuit (autour de 4°C) et chaud la journée (pas loin de 30°C). Ses contrastes de températures sont surprenant, mais THIS IS AFRICA !
Une nouvelle fois revigorés par un gros repas du matin, les cinéastes continuent les visites. Ce matin, un nouveau moyen de transport, le bus local. Finalement, peu de différence avec les TCL, si ce n’est qu’un troupeau de collégiens français ne passent pas inaperçus. La Koutoubia et son minaret et la première visite, avec l’occasion de faire des photos en travaillant de façon particulière le cadre. Ensuite, direction les Tombeaux Saadiens à travers quelques rues ...typiques, notamment des échoppes bien particulières. La visite de la nécropole se fait sous la direction d’un guide qui avec des mots simples sait intéressé tout le monde et permet de compléter les connaissances des élèves sur la culture musulmane. Ensuite avant de reprendre le bus, un petit détour vers la Place Djemaa El Fna, assez vide à cette heure. Les quelques musiciens et charmeurs de serpents sont là pour rappeler que ce lieu est le symbole de Marrakech. Le repas de midi pris il est temps d’aller voir le premier film de la journée, un film mexicain (clin d’oeil à Mr Miralles), Duck Season. Surprenant, bien, déjanté, bizarre sont les quelques mots qui ressortent après le film. Un petit tour vers un marché typique marocain (sans touristes), permet à chacun de découvrir ce lieu en utilisant tous ses sens. En effet, le nez est peut être le sens qui est mis le plus à contribution. Original, exotique sont bien les mots qui caractérise ce lieu. Ensuite direction le Palais des Congrès, pour assister au Master Class de Terry Gilliam. Encore une fois un pur moment de bonheur. Ct américain complètement déjanté, qui semble vivre sur une autre planète offre une leçon de cinéma et d’humanisme extraordinaire. Le retour à l’hôtel se fait vite, car ensuite, il y a la dernière séance, avec un film australien en compétition Snowtown. Cela arrive de temps en temps dans des festivals, le film n’était pas bon. Des scènes inutiles, et c’est d’un commun accord que le groupe quitte la salle, pour rentrer se coucher (C’est toujours cela de pris !!)

Jeudi 8 décembre :

Encore une journée qui aura marqué les esprits. Tout d’abord, comme chaque matin, visite d’un des hauts lieux de Marrakech : Le Palais Bahia et ses salles tout belles les unes des autres. Le guide impressionne par ses connaissances, sa taille et sa gentillesse. De plus, il arrive à convaincre un garde de laisser le groupe franchir la limite des travaux afin de voir la célèbre cour intérieure, théâtre de nombreux films, dont "Cent Mille dollars au soleil" qui se termine ici avec le grand pugilat entre Jean-Paul Belmondo et Lino Ventura. Ensuite une surprise attend tout le monde, puisque Caterina (l’intervenante du collège Laayoune) invite le groupe chez elle, dans son riad. Les regards d’admiration des lieux en disent long sur la beauté de la maison située en plein coeur de la médina. Que dire du thé à la menthe dégusté sur la terrasse dominant Marrakech ? ....Rien, c’est trop beau pour reprendre une phrase maintes fois entendue. Le repas de midi avalé, un temps de repos est accordé au grand soulagement des troupes qui commencent à voir leurs réserves d’énergie s’épuiser. L’après midi va être grandiose. Tout d’abord rendez-vous était pris pour une interview de Bruno Barde, le Directeur Artistique du Festival. Ce monsieur d’une grande disponibilité, d’une grande amabilité va répondre à toutes les questions et notamment sur ses critères de choix pour les films en compétition. Le moment passé en sa compagnie, dans les coulisses du festival, là où tout se passe a été apprécié de tous et a ressemblé à un Master Class tant ce grand homme a su faire partager sa passion du cinéma à tous les élèves. Ce grand instant passé, le groupe s’est dirigé vers la grande salle du Palais des Congrès, afin d’assister à Cinécole, un festival à l’intérieur du grand dédié aux courts métrages. A peine assis, il a fallu se relever pour applaudir les membres du jury, à savoir Pierre Salvadori, Pascal Greggory, Marie Gillain et Farida Benlyazid. Il a fallu ensuite redoubler d’applaudissements pour l’entrée de la présidente, Sigourney Weaver, célèbre interprète des Aliens, Ghostbusters, Gorille dans la brume et Avatar. Quelle présence !!! Les films vus, il faut le dire, furent de qualités diverses, mais il faut savoir qu’ils étaient tous réalisés par des étudiants marocains en cinéma dans le but d’obtenir une bourse pour la suite de leur travail. La sortie du Palais, une nouvelle fois s’est faite sous les projecteurs et juste avant de prendre le taxi, Fernand aborde le réalisateur d’un court métrage vu hors compétition. Tout de suite le contact est très bon et il en ressort une discussion de qualité.
Retour à l’hôtel pour déguster une tajine et direction le Colisée pour voir Louise Wimmer un film français en compétition. Sujet difficile sur la précarité, mais interprétation remarquable de l’actrice principale. Une bonne journée encore !!

Vendredi 9 décembre :

Une matinée plus calme est prévue ce matin. Tout d’abord une visite du Palais de la Menara, avec de belles possibilités de prises de vues sur Marrakech et la chaîne de l’Atlas enneigée derrière. C’est en fait rare de pouvoir faire la photo classique de Marrakech. Ensuite, direction le Cinéma Colisée, avec d’abord un arrêt à un kiosque à journaux. La raison : il parait que l’on parle du collège Val D’Argent sur un hebdomadaire. En effet, sur un périodique style l’Express, un article est consacré au partenariat avec le Collège Laayoune. Il va s’en dire que le buraliste a été dévalisé de cette revue. Ensuite, rencontre avec un professeur de l’histoire du cinéma qui enseigne à la faculté de l’audiovisuel de Marrakech. Enfin, séance de cinéma, Le saut dans le vide, un film de Marco Bellochio. Difficile à suivre, mais il a le mérite de faire se poser plein de questions Du travail pour la suite en perspective. Retour à l’hôtel pour déjeuner et ensuite re-cinéma pour un film italien Cuanto la notte, qui malgré un sujet difficile sur les rapports humains a rencontré un vif intérêt auprès des élèves. En parlant de rencontre, il est difficile de passer sous silence, la discussion entre les apprentis cinéastes et une étudiante en cinéma, élève du professeur rencontré le matin. Quel enrichissement intellectuel pour les collégiens ! La srotie du cinéma a été épique aussi, puisque toutes les personnes travaillant au cinéma ont voulu faire une photo de groupe avec les élèves. Un grand moment sur les marches du cinéma où les flashes crépitaient devant des spectateurs ébahis, se demandant qui étaient ses jeunes que beaucoup voulaient photographier.Ce petit moment de gloire passée, direction l’hôtel pour commencer à préparer les valises mais aussi prendre du temps pour enfiler les habits de soirée. En effet, il avait été décidé de faire un effort au niveau vestimentaire pour le dernier diner. Le résultat fut au dessus des espérances, les robes étant toutes plus belles les unes que les autres. On ne parlera pas des messieurs qui ont su allier décontraction et élégance. Après un au revoir à Caterina, le show MOMO pouvait commencer avec une soirée animée de main de maitre. Un concours de danse orientale plus tard, tout le monde avait gagné un tour au Hammam et un cocktail à déguster avant le départ au bord de la piscine....La piste de danse resta ouverte bien tard....

Samedi 10 décembre :

Réveil assez difficile après la belle soirée. Mais le rythme du séjour continue, intense avec ce matin, un cours d’économie locale. En effet, c’est vers les souks autour de la Place Djemà El Fnà, que le groupe se dirige. Là chacun met en jeu ses talents de négociateurs, avec le sport national des commerçants marocains, le marchandage. La matinée passe une nouvelle fois très vite et c’est vers une pâtisserie marocaine que les derniers achats se font. Retour à l’hôtel avec le cadeau traditionnel de Momo et c’est le début de la migration des valises, soit le long chemin vers l’aéroport. Les mines sont à la fois tristes (de partir) et heureuses des souvenirs plein la tête. L’étoile qui s’est illuminée il y a quelques mois est rentrée dans les coeurs de chacun.